Le débat sur la fin de vie progresse.Le Président de la République,qui avait fait de ce sujet le 21 ème de ses"60 engagements pour la France",avait diligenté une fois élu,une "commission de réflexion sur la fin de vie en France",menée par le professeur Sicard.
L'instauration du droit à mourir dans la dignité,combat que mène le PRG depuis très longtemps,répond à une nécessité issue d'une triste réalité.
Poser la question du droit à mourir dans la dignité nécessite que le débat s'engage de façon ouverte,sans contrainte dogmatique ou religieuse.Cette approche est conforme au principe de laïcité,valeur intrinsèque au Radicalisme, éthique basée sur la liberté de conscience visant à l'épanouissement de l'homme en tant qu'individu et citoyen.
S'éteindre entouré des siens ou tout simplement mourir subitement ou bien dans son sommeil,voilà ce que la majorité des gens souhaitent.Si les progrès de la médecine et des traitements ont contribué à allonger l'éspérance de vie,cela peut être parfois au dètriment de la qualité de vie et de la dignité.
Et qui est le mieux à même d'apprécier cette dignité si ce n'est l'individu lui-même.
Comment comprendre que la liberté,valeur fondamentale qui oriente la vie de chacun,soit si difficile â admettre quant au choix de sa fin de vie?
Les Radicaux de Gauche attachés à la défense des libertés individuelles,considérent que le "droit de vivre sa mort et de finir sa vie dans la dignité"relève d'un choix individuel qu'il convient de respecter.C'est la volonté de la personne qui doit prévaloir et sa capacité à apprécier ce qui est "digne"ou "indigne"doit lui être reconnue.
C'est pourquoi il faut que ce droit soit encadré.
La loi relative aux droits des malades et â la fin de vie du 22avril 2005,dite loi Leonnetti,proscrit "l'obstination déraisonnable",c'est à dire l'acharnement thérapeutique, et consacre le droit de tout patient de refuser ou d'interrompre un traitement même si cela met sa vie en danger,et l'obligation pour le médecin de respecter la volonté de celui-ci.
Malgré tout,cette reconnaissance du "laisser mourir" ne répond pas aux demandes d'aide active à mourir"dans des circonstances bien précises.Une nouvelle option en vue de légaliser l'aide médicalisée au décès doit être introduite dans le parcours de soins en fin de vie car les soins palliatifs ,trop limités hélas,ne peuvent soulager toutes les souffrances physiques ou psychologiques.
La loi Leonnetti du 22 avril 2005: Une démarche passive insuffisante
De nos jours,80% des demandes d'admissions en soins palliatifs sont rejetées,ce qui démontre que beaucoup de ces patients sont loin d'en bénéficier. A l'hôpital,en soins aigus,un tiers des mourants dispose d'une prise en charge palliative,soit la moitié seulement de ceux qui en auraient besoin.Aux urgences,64% des personnes qui décèdent nécessiteraient des soins palliatifs et seuls 7,5% en bènéficient.Par ailleurs,parmi les médecins libéraux,seuls 2,6% des génèralistes ont reçu une formation aux soins palliatifs.
La loi Leonnetti reconnaît donc le droit de "laisser mourir"par une dèmarche passive,par l'arrêt des soins,notamment par l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation artificielles.
La loi Leonnetti de 2005 continue donc à interdire l'"aide active à mourir"pour les patients en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable,leur infligeant une souffrance insupportable et qui ne peut être apaisée.Pourtant ceux-ci devraient avoir le droit de mourir dans la dignité en étant médicalement assistés.
il faut rappeler qu'actuellement,le droit pénal assimile l'aide active à mourir à un assassinat, à un meurtre, ou à un empoisonnement.
La question de la fin de vie est une question de respect vis à vis des malades,mais aussi de leurs familles.Soumettre ces dernières, mais aussi les équipes médicales,à des risques de sanctions pénales n'est plus supportable.
L'enjeu est donc de permettre à chacun de rester maître de son destin et d'éviter des souffrances inutiles avec la mise en place, par une nouvelle loi,d'une procèdure claire et transparente.
Elle devra permettre à ceux qui le souhaitent de mourir dans la dignité,assistés médicalement, en choisissant le moment et en étant accompagnés de leurs proches.
Ils devront en avoir fait la demande par écrit,en pleine possession de leurs facultés,en désignant préalablement une personne de confiance.Et une décision pourra être prise sous l'autorité d'un comité d'èthique médicale et seulement lorsqu'il est médicalement prouvé que la maladie est irréversible et que la mort est proche.
Les Radicaux de Gauche sont prondèment attachés à la création de ce droit car nous sommes convaincus que ce n'est pas la morale mais l'humanisme qui doit conduire l'action publique et donc l'évolution de la loi.Plus encore,ce droit est aussi pour nous l'incarnation d'une certaine idée du progrès social, de la modernité et de la laïcité, véritables fondements de notre République.